Les zones à enjeux sur le territoire ?
Les enjeux en termes de qualité de l'air sont différents à l'est et à l'ouest du département.
C'est dans l'unité urbaine d'Avignon qui s'étend sur 2 régions (PACA et Languedoc-Roussillon) et 3 départements (Vaucluse, Gard et Bouches-du-Rhône), que l'indice d'exposition de la population à la pollution est le plus important (pour le dioxyde d'azote, les particules fines et l'ozone). Les zones les plus concernées sont se trouvent aux abords des grands axes de circulation (A7, A9, axes de transit et de dessert des agglomérations) et dans les centres urbains denses.
Sur le reste du territoire, la population est exposée à la pollution chronique estivale à l'ozone, traceur de la pollution photochimique.
L'utilisation de produits phytosanitaires par les collectivités, les particuliers et le secteur agricole est aussi un enjeu local sur le Vaucluse. Une surveillance des pesticides dans l'air ambiant est mise en place dans la région et dans le département depuis 2012 par l'Observatoire des Résidus de Pesticides (ORP) PACA.
La gestion des gênes olfactives à proximité des centres d'enfouissement et de certaines industries devient un enjeu de plus en plus important des territoires.
Quelles sont les populations exposées ?
En parallèle de la réduction des émissions de certains polluants observée ces dernières années, tant au niveau du Vaucluse qu'au niveau régional et national, le nombre de personnes exposées au dépassement des valeurs réglementaires pour les principaux polluants (dioxyde d’azote, particules fines et ozone) tend à diminuer.
Pour le dioxyde d'azote et les particules fines, les valeurs limites fixées par l'Union Européenne restent dépassées pour moins de 1 000 habitants du Vaucluse en 2014. En revanche, les seuils de recommandations de l’OMS pour les particules fines restent dépassés sur une grande partie du territoire : jusqu’en 2013, 100 % de la population était exposée au dépassement de la valeur guide OMS. En 2014, les niveaux de particules passent sous cette valeur guide en zone plus rurale. L’évaluation de la population concernée est en cours.
Pour l'ozone, toute la population du département reste encore exposée au dépassement de la valeur réglementaire.
Bien que les tendances sur le Vaucluse soient à l’amélioration, des actions complémentaires restent nécessaires pour atteindre les seuils de recommandations de l’OMS et les valeurs de références européennes sur l’ensemble du territoire.
La pollution est un enjeu de santé publique.
Leviers d'amélioration - zones prioritaires d'action
Les Cartes Stratégiques Air (ci-après) sont un nouvel outil d'aide à la décision pour caractériser les zones prioritaires en termes d'action (centres urbains denses et axes principaux routiers) et les zones à préserver telles que le parc naturel régional du Luberon, le Mont Ventoux.
L'amélioration de la qualité de l'air passe par l'intégration de la thématique "Air" dans les les projets de territoire (plans d'action, aménagement...) et par une approche intégrée "Climat, Air, Energie".
Sur le territoire du Vaucluse, des objectifs ont été identifiés :
- la réduction de l'usage de la voiture, au travers de Plans de Déplacements Urbains,
- la réduction des émissions de particules induites par la combustion de biomasse, utilisée pour le chauffage ou issue de la mauvaise élimination des déchets verts - arrêté emploi du feu et Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA), fiches : chauffage et déchets verts,
- la prise en compte des enjeux Air, Climat et Energie dans l'aménagement du territoire via les SCoT et Plans Climat,
- la réduction des émissions industrielles au travers des actions du PPA d'Avignon.
Un comité territorial, créé par Air PACA dans le Vaucluse, réunit les acteurs du territoire membres d'Air PACA, dans l'objectif de faire remonter les besoins locaux et de mieux intégrer l'Air dans les projets du territoire.
Quels sont les principaux secteurs émetteurs ?
Le Vaucluse contribue à moins de 15% des émissions de polluants classiques réglementés de la région PACA. Les principaux secteurs émetteurs du territoire sont le transport routier et le secteur résidentiel/tertiaire qui contribuent à :
- un peu plus de 80% des émissions en NOx,
- un peu plus de 60% des émissions en particules fines PM10 et PM2,5.
Des spécificités sont observées pour certains polluants :
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les émissions de dioxyde de soufre, associées principalement au secteur iductriel, sont moins importantes, en lien avec la diminution de l'utilisation des combustibles soufrés par les indutsries depuis plusieurs années,
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pour les Composés Organiques Volatils (COVNM), le secteur agriculture/sylviculture/nature est le principal émetteur avec près de 80 % des émissions. La végétation émet un large éventail de composés (isoprène, monoterpènes, …). Ces composés sont des précurseurs dans le processus de formation de la pollution photochimique à l’ozone sur le département.
Les polluants mesurés dans l’air ambiant ne se limitent pas aux émissions locales. Des contributions extérieures sont souvent suspectées lors des épisodes de pollution (particules sahariennes, ozone en provenance du littoral). Toutefois les phénomènes de pollution chronique et les épisodes de pollution sont aggravés dans les zones en proximité des sources d’émission.