C'est un territoire sensible à protéger, avec des zones urbanisées très denses, une population totale de 1 400 000 habitants et des espaces naturels à préserver.
Des épisodes de pollution : journées polluées aux particules et pics de pollutin en ozone sont fréquents. La pollution chronique quant à elle est néfaste pour la santé à plus long terme.
Les principales zones à enjeux sont en dépassements des normes de qualité de l’air définies par l’union européenne, et même en cours de contentieux pour les particules sur Marseille. Etat et collectivités fixent des programmes de réductions de la pollution ( Plan de Protection de l'Atmosphère 13, Plan d'Urgence pour la Qualité de l'Air...)
Afin d'accompagner les décideurs dans l’action, Air PACA s’appuie sur le comité territorial de l'Est des Bouches-du-Rhône. Celui-ci réunit les acteurs du territoire adhérents d'Air PACA, afin d’apporter des réponses aux besoins locaux et de mieux intégrer l'Air dans les plans et programmes du territoire. Un comité scientifique propose également une expertise complémentaire aux travaux d'Air PACA.
Les zones à enjeux sur le territoire ?
Les grandes zones urbanisées (Aix-Marseille, deuxième agglomération de France), les réseaux routiers et autoroutiers denses, les grands pôles industriels du territoire ont un impact important sur les émissions de polluants atmosphériques.
C'est à proximité des axes routiers et autoroutiers que l'on observe les concentrations les plus élevées en dioxyde d’azote. Les particules émises par le secteur résidentiel (utilisation du chauffage) et l’activité industrielle contribuent aussi à cette pollution.
La pollution à l'ozone touche de préférence les zones périurbaines et rurales du territoire : les polluants des transports routiers et des industries, sous l'effet d'un fort ensoleillement l'été génèrent la formation de « pics d’ozone » sur l'arrière-pays.
Des spécificités dans l'Est des Bouches-du-Rhône :
- les gênes olfactives à proximité des centres d'enfouissement (Exemple : campagne Malespine/Gardanne)
- les nuisances sonores (Exemple : observatoire Bruit Provence de la CPA bilan 2013)
- les émissions de particules fines à proximité des carrières,
- l'impact des activités portuaires en lien avec le tourisme et le trafic marchand,
- l'impact des aménagements locaux sur la qualité de l'air (Exemple : Rocade L2, piétonisation du Vieux Port ...)
Quelles sont les populations exposées ?
La population des agglomérations est plus exposée aux oxydes d’azote alors que celle de la périphérie est davantage exposée à l’ozone.
L'exposition des populations est estimée par rapport à un risque de dépassement de valeurs réglementaires pour la population "résidente".
En 2014, pour l'Est des Bouches-du-Rhône :
- 44 % de la population est soumise au risque de dépassement de la valeur cible à l’ozone (O3),
- 9 % de la population est soumise au risque de dépassement de la valeur limite en dioxyde d'azote (NO2),*
- 1 % de la population est soumise au risque de dépassement de la valeur limite en particules (PM10).*
*Pour le NO2 et les PM10, il s’agit des populations urbaines des agglomérations telles que Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne... résidant dans les centres villes et près des grands axes de circulation.
DES ETUDES SUR LA SANTE
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Quels sont les leviers d'amélioration et les zones prioritaires d'actions ?
Les Cartes Stratégiques Air (ci-contre) sont un nouvel outil permettant de caractériser les zones prioritaires en terme d'actions (centres urbains et principaux axes routiers) jusqu'aux zones à préserver tels que le parc national des Calanques, les zones rurales, les massifs tels que de la Chaîne de l'Etoile, du Garlaban, et de la Sainte Victoire.
- A Marseille, les voiries importantes sont en dépassement : autoroutes et départementales pénétrants dans la ville, grands boulevards, centre-ville très urbanisé et nord du centre-ville mêlant du trafic, du transit et du tissu industriel, …
- Sur Aix-en-Provence les grands boulevards, le croisement des autoroutes A8/A51 et les quartiers ouest sont en dépassement.
- Sur Aubagne, les dépassements sont observés sur les autoroutes, les voiries de ceinture et les quartiers d’activité du sud-est.
Les leviers d’améliorations passent par des approches globales :
- Transports : réduire l’usage de la voiture, accentuer les modes doux, et améliorer le transport des marchandises, par la mise en place de Plan de Déplacement Urbain,
- Industries : poursuivre les avancées technologiques pour limiter l’impact environnemental "air" tout en développant l’activité économique,
- Aménagement du territoire, urbanisation et habitat : prendre en compte les enjeux ‘air, climat et énergie’ dans les politiques via les SCot (Schéma de Cohérence Territoriale) et le Plan de Protection de l'Atmosphère des Bouches-du-Rhône (préconisations pour réduire les émissions de particules issues de la combustion de biomasse, du chauffage et du brûlage des déchets verts (arrêté emploi du feu : chauffage et déchets verts),
- Air intérieur : politiques en faveur de techniques et de matériaux moins polluants dans les bâtiments, mobiliser et sensibiliser les usagers,
- Spécificités du territoire : prendre en compte des zones fragiles ou polluées (centres-villes, port, environnements industriels,…)
- Communication/sensibilisation : porter à connaissance des élus, de la population, du jeune public et des personnes sensibles... Innover en intégrant la place du numérique (quartiers connectés).
Quels sont les principaux secteurs d'activités émetteurs ?
Dans l’Est des Bouches-du-Rhône, les émissions sont issues de 6 secteurs principaux d’activités :
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Le transport routier est le principal émetteur de NOx (61 %), cadmium (58 %), monoxyde de carbone (46 %). Il est également émetteur de particules à hauteur de 33 %.
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Le secteur résidentiel/tertiaire est majoritairement à l'origine des émissions en B(a)P (44 %), essentiellement issues du chauffage au bois, et de PM2.5 (34 %) et de PM10 (26 %).
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Le secteur industriel, moins présent à l’Est qu’à l’Ouest du département, contribue surtout aux émissions de métaux lourds (Ni – 65 %, As - 84 %, Cd – 32 % et Pb 71 %), et de particules (32 %).
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Le secteur production et distribution d'énergie est essentiellement emetteur de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote.
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Le secteur agriculture/sylviculture/nature est le principal émetteur (48 %) en Composés Organiques Volatils Non Méthaniques (COVNM). Ces composés (isoprène, monoterpènes…) proviennent de la végétation et sont des précurseurs dans le processus de formation de l’ozone sur le département.
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Le transport non routier (port, aéroport, ferroviaire, fluvial) est majoritairement émetteur de dioxyde de soufre à 50 % et de monoxyde de carbone à 18 %.
Pour les particules (PM10, PM2,5), trois secteurs contribuent à parts égales aux émissions : transports, résidentiels/tertiaires et industries.
Quel est le bilan énergétique ?
La quantité d’énergie "finale" consommée sur l’Est des Bouches-du-Rhône correspond à 5 199 947 tep/an (tonne équivalent pétrole par an), soit 25 % de l’énergie consommée en PACA.
La production d’énergie "primaire", s’élève à 3 889 592 tep/an (soit 21 % de l’énergie produite en PACA). Cette production est d’origine électrique essentiellement, mais également fournie par les combustibles et le thermique.
Quel est le bilan des émissions des Gaz à Effet de Serre ?
Sur l’Est des Bouches-du-Rhône sont émises 6 692 kilotonnes d’équivalent CO2 par an soit 22 % des émissions de GES sur le département. Elles sont principalement induites par les secteurs du transport routier (43 %), puis à quasi équivalence par le résidentiel tertiaire(19 %), l’industrie (18 % ) et la production et distribution d’énergie (16 %).
Photo : l’épandage des engrais azotés minéraux et organiques produit du protoxyde d’azote (N2O)