La commune littorale de 36000 habitants tisse son réseau cycliste autour d’une ancienne voie de chemin de fer, chantier de voirie après chantier de voierie. A quand un film sur « L’entrée du vélo en gare de La Ciotat » ?
Une voie ferrée semble idéale pour rouler en vélo, une fois débarrassée de ses ballasts : elle n’apparaît jamais trop pentue ; le territoire qu’elle traverse, au pire, offre une pente douce. Pédaler doit rester plaisant. Est-ce pourquoi cette « voie verte » s’appelle, à La Ciotat, « Voie douce » ?
« Elle est la colonne vertébrale de nos projets ciotadens en faveur des modes doux de déplacements, et en particulier du vélo » souligne le maire, Patrick Boré. « A partir de ces quelques kms qui traversent la ville, nous construisons un réseau de pistes cyclables, au gré des opportunités. Ce réseau couvre toute la ville».
Son second mandat a été consacré au développement économique, et à son corollaire, l’habitat. « Il est essentiel, pour le développement économique harmonieux, que les habitants puissent se loger sur place. Un des avantages, pour leur qualité de vie comme pour notre environnement, c’est que, demeurant sur place, ils délaissent leur auto quand ils circulent en ville ».
Succès du deux roues tout doux s’il est protégé du quatre roues motorisé
C’est une des lignes directrices qui, par exemple, ont déterminé la requalification des quartiers l’Abeille, Maurelle et Matagots. Quatre kilomètres de voie verte traversent ce quartier, vers le centre-ville.
« En fait, si pour chaque nouvelle voie nous aménageons un trottoir et une piste cyclable sécurisée » donc physiquement séparée de la voie des automobiles, « notre idée est les relier toutes à la Voie Douce. Et celle-ci aboutit au Parc du Domaine de la Tour, car il existe une réelle logique entre la pratique du deux roues et celle des sports ». Ce parc urbain a vocation sportive et de détente, réalisé sur un terrain acquis par la Ville en 2008, s’étend sur huit hectares qui échappent à la circulation automobile.
Le réseau vélo-cycliste s’organise donc peu à peu, au gré des aménagements de voierie qui, fatalement, un jour prochain toucheront telle ou telle rue. « Le déplacement à l’abri des automobiles sera la condition pour le succès du vélo à La Ciotat ».
C’est donc sur la base d’un projet global que le réseau de pistes cyclables s’étoffe, au gré des opportunités, à La Ciotat. La piste cyclable sécurisée n’est cependant pas la seule possibilité pour les deux roues non motorisés. Certaines rues voient leur vitesse limitée à 30 km/h ; et là, la réglementation permet leur partage entre automobile et modes doux.
En attendant les aides à l’achat de vélos électriques
Voilà une bonne manière de favoriser le respect mutuel et le partage du territoire bitumé. « Certainement, mais nous dotons aussi toute voie à sens unique d’une piste cyclable en sens inverse, comme le demande la réglementation ».
Toutefois, ce territoire littoral reste bien méditerranéen. La colline et la mer y voisinent comme de bien entendu. Et on ne pédalera pas toujours et partout sans suer. Dans les côtes, la question de la motorisation se pose. « Nous souhaitons mobiliser les aides de la Métropole naissante d’Aix-Marseille, à laquelle nous adhérons, pour engager une politique de soutien à l’acquisition de vélos assistés électriquement ».
L’Agenda Mobilité qu’a voté la Métropole à mi-décembre, devrait le permettre. Et permettre aussi la création d’une gare multimodale sur l’emprise de la gare SNCF…Les rames devront alors bien sûr prévoir la place nécessaire aux vélo-cyclistes.