Chronique
8 avril 2016
Outils de surveillance et information

L’air à l’école favorise t’il la santé ?

Photo école mistral maillane participant au projet Isaac à Marseille
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L’enquête ISAAC met en relation l’air respiré à l’école et l’asthme ou les allergies des écoliers. 1700 élèves marseillais y participent actuellement, avec Air PACA, qui pose les jalons d’une action durable en milieu scolaire.

Photo Denis Charpin chef de service Pneumologie Hopital Nord Marseille - projet Isaac

Depuis six semaines les agents d’Air PACA retournent à l’école…pour en qualifier l’air. 17 écoles du centre et du sud de Marseille vont en effet permettre de mieux comprendre l’action de l’air ambiant sur la santé des écoliers.

« Cette enquête, Isaac, en est à sa troisième phase » rappelle le professeur Denis Charpin. Chef du service Pneumologie de l’Hôpital Nord de Marseille, il est aussi peu ou prou, depuis trente ans, à l’origine de la plupart des enquêtes épidémiologiques regardant les pollutions atmosphériques en région marseillaise.

La première phase, en 1995, d’International Asthma and Allergy in Childhood, avait permis de mieux connaître l’état de santé de 3000 collégiens et élèves de 6-7 ans autour de l’Etang de Berre. La deuxième phase, à la fin de la même décennie, s’était concentrée sur Marseille et les élèves de CM1-CM2, pour montrer «  qu’un tiers d’entre eux respiraient un air de mauvaise qualité, au regard des valeurs réglementaires alors en vigueur » souligne Denis Charpin.

Une opportunité pour sensibiliser le personnel aux bonnes pratiques

Entamée fin février 2016, la troisième campagne répond à une double problématique. D’abord « nous n’avons pas de nouvelles données sur la relation air et santé chez l’enfant » souligne Denis Charpin ;  un manque pour les politiques publiques de santé. D’autre part, Air PACA doit établir un lien durable avec les établissements d’accueil d’enfants. « L’Etat demandera, à partir de 2018, un état de la qualité de l’air dans les crèches et les écoles. Il faut s’y préparer au mieux », explique Dominique Robin, le directeur d’Air PACA. Et, dans ce cadre, il souhaite « sensibiliser le personnel aux bonnes pratiques ».

Ne pas confiner à l’excès, prohiber les détergents trop agressifs…beaucoup peut-être réalisé pour améliorer l’air à l’école.

Les écoles concernées par Isaac III sont situées dans quelques quartiers du centre élargi, autour du Boulevard Longchamp, et des quartiers sud à l’air moins pollué, explique Denis Charpin. Les premiers sont plus populaires, et l’épidémiologiste a régulièrement assisté des parents d’élèves, qui n’écrivaient pas le français. Car Isaac III  consiste à répondre à un questionnaire assez conséquent. Les réponses seront comparées avec les mesures faites par Air PACA. Au croisement des deux, une image de la relation école-santé apparaitra.

Savoir si la santé des écoliers évolue avec la qualité de l’air

1700 élèves de 9-11 ans et leurs familles entrent dans cette étude « qui doit nous permettre d’en savoir plus sur la corrélation entre l’évolution de la qualité de l’air et la santé des enfants » précise Denis Charpin.

Et la moisson de données sera belle ! Deux tiers des questionnaires sont revenus, et son actuellement en phase de dépouillement. Avant la fin 2016, l’enquête rendra ses résultats.

« Elle constitue aussi une belle opportunité de travailler sur le long terme avec de nombreuses écoles » estime Dominique Robin. « Les avantages seront nombreux : un personnel scolaire mieux sensibilisé à la qualité de l’air intérieur, une population scolaire mieux suivie, et elle aussi sensibilisée ».

Air PACA pour cela dispose d’outils pédagogiques ludiques tels « L’air et moi », et organise directement des séances d’explications dans les établissements.

 

Autour de cette étude scientifique, il est important de construire une prise de conscience. Nous pouvons agir sur la santé en favorisant un air plus sain,  souligne Dominique Robin.