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Partant du constat que la pollution atmosphérique provoque « 48 000 décès prématurés par an » et coûte à l’économie nationale « 100 milliards d’euros par an », un Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prépa) a été signé au sein du Ministère de l’environnement le 10 mai dernier.

Prévu par la loi de transition énergétique, ce plan fixe des objectifs nationaux de réduction des émissions de polluants atmosphériques pour les années 2020, 2025 et 2030 afin « d'améliorer la qualité de l'air et de réduire l'exposition des populations aux pollutions atmosphériques ».

Le Prépa guide vers des objectifs ambitieux : réduire les émissions d’oxyde d’azote de 55 % d’ici 2024 (par rapport aux émissions de 2005), de 66 % d’ici 2029 et de 77 % à partir de 2030. Pour les particules fines : -27 %, puis -42 % et -47 %.

De nombreuses agglomérations, notamment sur le pourtour méditerranéen et dans la vallée du Rhône, présentent d’importants dépassements des seuils et « 92 % de la population française est exposée à des concentrations de particules fines excessives ».  Ce plan d’actions permettra  donc d’accélérer la mise en œuvre de la réduction d’émissions pour répondre aux enjeux sanitaires et climatiques.

 

Agir dans tous les domaines : industrie, transport, résidentiel tertiaire, agriculture

Le Prépa s’impose dans la rédaction des schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie et dans celle des PPA (plans de protection de l’atmosphère), obligatoires dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants. En PACA, les métropoles d'Aix Marseille Provence, de Nice Côte d'Azur et de Toulon Provence Méditerrannée sont directement concernées par l'entrée en vigueur de ces objectifs de réductions d'émissions de polluants.

Dans le domaine du transport, il prévoit l’alignement des prix du diesel et de l’essence mais aussi le fait d’encourager les plans de déplacement d’entreprises et d’administrations. Les mesures déjà instaurées comme l’indemnité kilométrique vélo, la création des ZCR (zones de circulation restreintes), la  vignette Crit’air ou le programme de développement des bornes de recharge pour véhicules électriques continueront d’être mis en œuvre.

Dans le domaine résidentiel, l’incitation à la rénovation thermique des logements figure en première place. Mais ce plan permettra aussi l’accompagnement des collectivités pour la mise en place de filières alternatives au brûlage des déchets verts : un appel à projet spécifique dans ce sens devrait être lancé en 2018.

Le Prépa comprend également un volet spécial consacré à la mobilisation des acteurs locaux, avec la création d’une « journée nationale de la qualité de l’air », le troisième mercredi de chaque mois et l’ouverture en 2018 d’un « portail national sur la qualité de l’air facilitant l’accès à toutes les données produites ». Le plan parle enfin de « soutenir l’engagement des collectivités dans le cadre de la mise en œuvre des plans de protection de l’atmosphère ».

L’arrêté récemment signé fixe les moyens qui devront être mis en œuvre, dans tous les domaines concernés et ce plan sera « réévalué tous les cinq ans et, si nécessaire, révisé. »

Ceci dit, beaucoup des mesures listées dans ce texte ont déjà été mises en œuvre.

Les actions sont donc à poursuivre pour relever, ensemble, le défi d’un air meilleur !