Air et santé hors pic de pollution

asthme_fotolia_22567246_m.jpg
Partager :

Plus les connaissances sur les polluants atmosphériques progressent, plus les normes se durcissent. Cependant, des études récentes montrent que les polluants ont des effets sur la santé même lorsque les normes réglementaires sont respectées. Avec des conséquences sanitaires et économiques importantes.

Alors, dès qu’un polluant dépasse un seuil de pollution, il commencerait à avoir un effet sur la santé et pas avant ?

Vous vous doutez bien que non et c’est ce que les scientifiques cherchent à mieux mesurer. Notamment pour les particules fines qui peuvent transporter jusqu'aux bronches des allergènes et des molécules cancérogènes.

L’exposition chronique à certains polluants, bien qu’inférieure à la réglementation, serait-elle donc plus nocive que les épisodes de pollutions, même les plus spectaculaires ?

L’impact chiffré sur les maladies, la mortalité et les coûts de la santé

photo enfant

La valeur guide de l’OMS est de 10 μg/m3/an pour les PM2,5, alors que la réglementation européenne actuelle est de 25 μg/m3 en moyenne sur 3 ans.

L’OMS note depuis 2005 « une série toujours plus grande d’effets indésirables pour la santé a été liée à la pollution de l’air et ce à des concentrations toujours plus basses. », source : Lignes directives OMS, 2005

Ces résultats sont corroborés par l’étude de l’Institut de veille Sanitaire sur 17 villes de France : « Nos résultats confirment les effets à court terme des PM10 sur la mortalité, même à des concentrations, en moyenne annuelle, conformes à la réglementation européenne (40 μg.m-3). », source : Impact à court terme des particules en suspension (PM10) sur la mortalité dans 17 villes françaises, 2007-2010*, InVS

Les chiffres clés d'Aphekom : Le dépassement de la valeur guide de l'OMS pour les PM2,5 dans 25 villes européennes comptant 39 millions d'habitants se traduit chaque année par :
• 19 000 décès prématurés, dont 15000 pour causes cardiovasculaires,
• 31,5 milliards d’euros en dépenses de santé et coûts associés.
Sur la base de l’exposition aux poussières fines des Provençaux en 2007 et 2008, on peut affirmer que la baisse drastique de cette pollution particulaire entraînerait un gain important d’espérance de vie. Une baisse de la mortalité totale de 10 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, et de 9 %, globalement en France, voici comment pourrait se traduire un air où les particules fines présentes ne devraient rien à l’action de l’homme. En Provence-Alpes-Côte d’Azur cela représenteraient 4500 décès évités. Et si on accepte comme référence une personne âgée de trente ans, celle-ci verrait son espérance de vie augmenter de cinq mois( années de référence  2007-2008 étude EQIS).

Décideurs, professionnels de santé et citoyens doivent agir

L’objectif de ces études est aussi de placer chacun d’entre nous devant ses responsabilités. Pour les décideurs, il s’agit de mieux prendre en compte en amont des plans et programmes, les objectifs de qualité de l’air. Pour nous, citoyens, c’est s’interroger sur nos habitudes et s’engager dans de meilleures pratiques.

Aphekom l’affiche clairement en préambule à ses études d’impact sanitaire de la pollution urbaine :
« 60 scientifiques originaires de 12 pays européens ont travaillé ensemble […] afin que les décideurs puissent définir et mettre en place des politiques […] plus performantes, que les professionnels de santé puissent mieux conseiller les personnes à risque et que l’ensemble des citoyens puissent mieux protéger leur santé ».

Les chiffres clés d'Aphekom 2008-2011 : Dans 20 villes où les niveaux de soufre dans les carburants ont été réduits par la législation européenne :
• 2 200 décès prématurés évités,
• 192 millions d’euros économisés.