Plus les connaissances sur les polluants atmosphériques progressent, plus les normes se durcissent. Cependant, des études récentes montrent que les polluants ont des effets sur la santé même lorsque les normes réglementaires sont respectées. Avec des conséquences sanitaires et économiques importantes.
Alors, dès qu’un polluant dépasse un seuil de pollution, il commencerait à avoir un effet sur la santé et pas avant ?
Vous vous doutez bien que non et c’est ce que les scientifiques cherchent à mieux mesurer. Notamment pour les particules fines qui peuvent transporter jusqu'aux bronches des allergènes et des molécules cancérogènes.
L’exposition chronique à certains polluants, bien qu’inférieure à la réglementation, serait-elle donc plus nocive que les épisodes de pollutions, même les plus spectaculaires ?
L’impact chiffré sur les maladies, la mortalité et les coûts de la santé
La valeur guide de l’OMS est de 10 μg/m3/an pour les PM2,5, alors que la réglementation européenne actuelle est de 25 μg/m3 en moyenne sur 3 ans.
L’OMS note depuis 2005 « une série toujours plus grande d’effets indésirables pour la santé a été liée à la pollution de l’air et ce à des concentrations toujours plus basses. », source : Lignes directives OMS, 2005
Ces résultats sont corroborés par l’étude de l’Institut de veille Sanitaire sur 17 villes de France : « Nos résultats confirment les effets à court terme des PM10 sur la mortalité, même à des concentrations, en moyenne annuelle, conformes à la réglementation européenne (40 μg.m-3). », source : Impact à court terme des particules en suspension (PM10) sur la mortalité dans 17 villes françaises, 2007-2010*, InVS
• 19 000 décès prématurés, dont 15000 pour causes cardiovasculaires,
• 31,5 milliards d’euros en dépenses de santé et coûts associés.
Décideurs, professionnels de santé et citoyens doivent agir
L’objectif de ces études est aussi de placer chacun d’entre nous devant ses responsabilités. Pour les décideurs, il s’agit de mieux prendre en compte en amont des plans et programmes, les objectifs de qualité de l’air. Pour nous, citoyens, c’est s’interroger sur nos habitudes et s’engager dans de meilleures pratiques.
Aphekom l’affiche clairement en préambule à ses études d’impact sanitaire de la pollution urbaine :
« 60 scientifiques originaires de 12 pays européens ont travaillé ensemble […] afin que les décideurs puissent définir et mettre en place des politiques […] plus performantes, que les professionnels de santé puissent mieux conseiller les personnes à risque et que l’ensemble des citoyens puissent mieux protéger leur santé ».
• 2 200 décès prématurés évités,
• 192 millions d’euros économisés.