Un impressionnant incendie s'est déclaré à Castagniers lundi après-midi. 450 sapeurs-pompiers ont été mobilisés sur les lieux dans la nuit de lundi à mardi afin de contenir le sinistre. Quelques reprises de feu ont été traitées dans la nuit et rapidement maîtrisées.
Quel impact sur la qualité de l’air ?
Le 17 juillet, l’impact de l’incendie est observé par les analyseurs Air PACA de l’ouest de Nice.
Au cours de l’incendie, Air PACA a observé un épisode de pollution caractérisé par des niveaux importants de particules en suspension.
Les niveaux de particules de diamètre inférieur à 10 µm (PM10) et inférieur à 2.5 µm (PM2.5) ont significativement augmenté. Les stations de mesure d’Air PACA ont ainsi relevé des concentrations horaires qui ont atteint 300 µg/m3 à la station de Nice « Promenade des anglais » et 94 µg/m3 à celle de l’aéroport de Nice ce matin.
Le seuil journalier réglementaire de 50 µg/m3 a été dépassé. La station de la Promenade ayant enregistré 59 µg/m3.
Evolution de la situation le 18 juillet 2017
Les particules ont été transportées et ont descendu la vallée du Var pendant la nuit et le matin. L’incendie est fixé ce jour le 18 juillet et la situation météorologique a évolué. Les vents sont de secteurs sud (brises de mer qui soufflent de la mer vers la terre).
Globalement les niveaux de particules sont en baisse sur l’ensemble de la zone impactée. La renverse de vent a occasionné une légère augmentation des niveaux de particules ce matin vers Contes et Peillon. Par la suite la baisse des niveaux se poursuit.
Une procédure d’information et recommandations a été activée aujourd’hui, le 18 juillet, par le préfet des Alpes-Maritimes.
Suivre les niveaux de pollution en temps réel : https://airpaca.org/donnees/acces-par-station
De l’impact des incendies sur la qualité de l’air
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a produit en 2012 un rapport d’expertise collective sur les effets sanitaires liés à la pollution générée par les feux de végétation à l’air libre1. Concernant les incendies de forêt, les principaux enseignements de ce rapport sont les suivants :
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De très nombreuses substances chimiques sont recensées dans la composition des fumées de biomasse. S’agissant des particules, environ 80% de la masse particulaire sont des particules fines, de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 μm dont une majorité sont des particules submicroniques.
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Les niveaux atteints dans l’air ambiant à court terme (quelques heures à quelques jours) peuvent être particulièrement élevés (plusieurs dizaines à plusieurs centaines de μg/m3) et avoir un impact à l’échelle régionale. Des niveaux extrêmes de PM10 supérieurs à 1500 μg/m3 ont par exemple été rapportés en Russie et Asie du sud-est. En effet, sans atteindre de tels niveaux, les concentrations mesurées à Nice pendant l’épisode sont supérieures à 300 µg/m3 durant plusieurs heures.
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La composition des émissions de brûlage de différents types de végétation comme le pin, la garrigue, le maquis, les résidus de culture et les déchets verts, reste méconnue.
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En population générale, les particules d'un diamètre aérodynamique inférieur à 10 μm (PM10) des fumées de feux de végétation peuvent être considérées comme au moins aussi toxiques pour la santé respiratoire à court terme que les PM10 de source urbaine.
1 -ANSES, mai 2012, éditions scientifique, effets sanitaires liés à la pollution générée par les feux de végétation à l’air libre.