L’air : quels sont les principaux enjeux des Alpes-Maritimes ?

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L’amélioration de la qualité de l'air passe par la prise en compte de cette thématique dans les projets de territoire, dans une démarche alliant l’air, le climat et l’énergie. L’urbanisation dense de la zone côtière des Alpes-Maritimes et son important réseau routier constituent les premiers éléments de la pollution littorale, essentiellement liée au transport. Une partie de la pollution photochimique qui en découle et les pratiques polluantes comme le brûlage des déchets verts constituent également les autres enjeux sur lesquels des actions sont à mener.

Quelle pollution sur le territoire ?

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Le littoral, de Théoule-sur-Mer à Menton, regroupe la majorité de la population ainsi qu’une forte densité d'axes routiers et autoroutiers et quelques activités industrielles.

La pollution, liée à cette urbanisation dense et quasi continue, provient essentiellement des transports. Les niveaux de dioxyde d’azote élevés, pouvant dépasser les valeurs limites, sont observés notamment à proximité des grands axes routiers (D6007, D6098, voie Pierre Mathis et Promenade des Anglais à Nice, boulevard Carnot à Cannes, pénétrante Cannes-Grasse D6185, route de Grasse à Antibes D35 et D35bis, …) et autoroutier avec l’A8.

A cette pollution, vient s’ajouter celle des particules fines émises par le secteur résidentiel (utilisation du chauffage en hiver) et l’activité industrielle comme dans les vallées des Paillons ou sur le Pays de Grasse.

L'arrière-pays est moins concerné par ce type de pollution car beaucoup plus rural et majoritairement constitué d'espaces naturels, dont le Parc National du Mercantour. Il reste néanmoins régulièrement exposé à la pollution à l’ozone en période estivale, liée à la remontée des masses d'air pollué en provenance de la côte.

L’ensemble du département est également soumis à une pollution particulaire liée au brûlage de déchets verts, pratique interdite (arrêté préfectoral - plaquette déchets verts PPA) mais encore largement utilisée .

Quels sont les populations exposées ?

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La population exposée tend à diminuer, signe encourageant d’amélioration de la qualité de l’air. Une diminution progressive des émissions de certains polluants est effectivement constatée depuis quelques années mais une partie de l’amélioration en 2014 est toutefois à attribuer à des conditions météorologiques dispersives très favorables à la qualité de l’air avec un hiver très pluvieux et un été plus frais et venté que les normales.

Une disparité apparait selon les polluants et des actions complémentaires restent encore à mener pour respecter l’ensemble des préconisations de l’OMS et de l’union européenne (UE).

En 2014, environ 105 000 personnes sont exposées à un dépassement de seuils réglementaires UE en dioxyde d’azote (NO2).

La valeur guide de l’OMS pour les particules fines est dépassée pour près de 90 % de la population du département et la valeur cible UE pour l’ozone respectivement pour 49 %.

Comment prendre en compte les enjeux de l’air ? Quels sont les leviers d'amélioration ?

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Les Cartes Stratégiques Air sont un nouvel indicateur national cartographique à destination des services d’urbanisme, dont l’objectif est de mettre en évidence les problématiques « air » dans l’aménagement urbain.

Elles permettent d’identifier les zones prioritaires sur lesquelles agir afin de réduire l’exposition des populations.

Sur le littoral des Alpes-Maritimes, les zones prioritaires sont celles situées aux abords des grands axes de circulation (A8, D6007, D98, D6202) et les centres villes de Nice, Antibes, Cannes, davantage concernés par l'implantation des Étabissements Recevant du Public (ERP).

Afin d'améliorer la qualité de l'air de cette zone littorale, un Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA) définit une liste d'actions visant à limiter les émissions de polluants et adopter les bonnes pratiques.

Mieux intégrer l'Air dans les projets du territoire est essentiel et nécessite une bonne connaissance des besoins locaux. C'est dans cet objectif qu'Air PACA a créé les comités territoriaux. Celui des Alpes-Maritimes, comme ceux de 4 autres territoires (Var, Vaucluse, Bouches-du-Rhône Est et Ouest) regroupe les acteurs du territoire membres d'Air PACA.

Quels sont les principaux secteurs émetteurs ?

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Les Alpes-Maritimes représentent, selon les substances, de 1 à 15% des émissions de la région PACA.

Le transport routier et l’industrie contribuent à eux deux environ aux trois quarts des émissions départementales.

Le transport routier est le premier émetteur d'oxydes d’azote, de particules, de monoxyde de carbone et de cadmium. Le transport non routier est identifié notamment dans les émissions de dioxyde de soufre, dues pour l'essentiel au transport maritime.

L'industrie et le traitement des déchets apparaîssent davantage comme contributeurs secondaires, excepté pour  le dioxyde de soufre et les métaux lourds (As, Ni, Pb) pour lesquels ce secteur est majoritaire.

Le résidentiel et tertiaire est à l'origine de la plupart des émissions de B(a)P et de COVnM (composés organiques volatils non méthaniques). Il est le second émetteur des émissions de dioxyde de soufre, de particules fines et de monoxyde de carbone.

 

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Les émissions varient d’une année à l’autre selon les polluants et les activités.

La baisse des émissions d’oxydes d’azote est en lien avec le renouvellement du parc automobile et le durcissement des normes Euro.

L’évolution hétérogène du B(a)P est liée entre autres à la rigueur climatique et la consommation associée au chauffage des bâtiments.

Les polluants mesurés dans l’air ambiant ne se limitent pas aux émissions locales, des apports extérieurs peuvent contribuer à la pollution locale voire ponctuellement engendrer des épisodes de pollution.