La commune peut améliorer la qualité de l’air grâce aux décisions qui relèvent de ses attributions : l’urbanisme, la voirie, les choix énergétiques et de chauffage collectif… D’autres leviers nécessitent d’engager les entreprises, les habitants à respecter la loi : interdiction du brûlage des déchets verts, lutte contre les odeurs gênantes et le bruit. Certains leviers impliquent d’inciter les citoyens à modifier leur comportement : renoncer aux pesticides, sécuriser le trajet domicile/école à pied et les espaces cyclables…
Lutter contre des idées reçues
L’impact sur la qualité de l’air de nos actions et de nos habitudes peut nous sembler infime. C’est faux. Tous les plans d’action et de protection de l’atmosphère impliquent à juste titre l’ensemble des acteurs. Les quelques exemples ci-dessous montrent que pour agir, il faut commencer par faire évoluer les mentalités. Collectivités, donnez l’exemple et faites passer les messages :
Brûler les déchets verts, une habitude ancienne qui ne porte pas à conséquence ?
Faux. Localement, les brûlages de déchets verts peuvent représenter jusqu’à 45 % de la masse des particules dans l’air en hiver (source Air PACA, étude Vallée des Paillons).
Inciter les particuliers à moderniser leurs chaudières/chauffage au bois, c’est anecdotique ?
Non. 135 770 ménages utilisent le bois comme mode de chauffage principal dans la région PACA, soit 16 % de la population (source étude de la Cellule économique de la construction 2014/2015, Inf’ORECA).
Les pesticides vont être progressivement interdits. Est-ce que cela réglera le problème de leur présence dans l’air ?
Faux. A ce jour, la surveillance des pesticides dans l’air n’est toujours pas réglementée en France. 50 pesticides sont actuellement surveillés et analysés dans l’air sur 5 sites de la région PACA. La loi Labbé applicable au 1er janvier 2017 et le programme ECOPHYTO II devraient permettre d’améliorer la situation. Rappelons que même après interdiction certaines molécules sont encore présentes dans l’air ; c’est la cas du lindane – insecticide interdit en France depuis 1998 – mais présent globalement dans plus de 90 % des échantillons relevés entre 2012-2015 par l’Observatoire des Résidus de Pesticides en région PACA (source synthèse ORP PACA).
Les français n’abandonneront jamais leurs voitures dans les centres villes.
Faux. Nantes est la première ville française à avoir adopté la Zone à Trafic Limité. Le flux automobile est passé de 20 000 à moins de 5000 véhicules par jour (source Vélogik 2013).